Mes recontres quotidiennes avec Jésus dans l'Eucharistie sont-elles
comme pour Marie, des rencontres avec Jésus sur le chemin de la Croix ?
J. Ablewicz, Vous serez mes témoins, Paris, 1990, p. 271.
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Mes recontres quotidiennes avec Jésus dans l'Eucharistie sont-elles
comme pour Marie, des rencontres avec Jésus sur le chemin de la Croix ?
J. Ablewicz, Vous serez mes témoins, Paris, 1990, p. 271.
Mes parents furent d'excellents chrétiens.
Dans les haciendasmon père présidait chaque jour la récitation du chapelet dans la chapelle, en présence de toute la famille, des ouvriers agricoles et des gens de la campagne.
Quand par suite d'une occupation urgente, il ne le faisait pas, il voulait que je le remplace.
Parfois il revenait avant la fin du chapelet et, à la sortie, il me grondait à cause de mon peu de dévotion.
Il disait que mes Pateret mes Ave Mariairaient se promener avec moi en purgatoire et que personne n'en voudrait parce que trop mal récités.
Michel-Marie Philippon, o. p., Conchita. Journal spirituel d'une mère de famille, Éditions de l'Emmanuel, 2003, p. 32.
Mettons dans un seul cœur l'amour de toutes les mères pour leurs enfants, de tous les époux pour leurs épouses, de tous les anges et saints du Ciel pour leurs pieux serviteurs : nous n'atteindrons pas à l'amour que Marie porte à une seule âme.
Saint Alphonse de Liguori, Les Gloires de Marie.
Cantiques à la Vierge Marie (9)
Les ténèbres bientôt vont recouvrir la terre.
À ce même moment s’ouvriront les enfers.
Les sectateurs du Mal se croient victorieux
Tandis que les premiers élus entrent aux cieux.
Marie assiste à la double situation.
Dont l'une est due à sa participation
À la Rédemption, fruit de la Passion
Et comme Mère, à sa tendre compassion.
Aucun cœur ne pouvait tant souffrir sans mourir
Parce que lui seul sait nous aimer sans restriction.
Il persiste à vibrer en déréliction.
Voyant son Fils vainqueur, elle arrive à sourire.
Mater Dolorosa stabat. Vierge dolente,
La tête appuyée sur la Croix sanguinolente,
Elle n’a cure de l’affluence insolente,
C’est l’ultime secours, à tout jamais aimante.
« Mère, voici ton fils. » — Ô parole poignante
Qui perce votre cœur : c’est le glaive prédit !
Siméon vous en fit une tâche astreignante.
Empli de l’Esprit, il formula cet édit.
« Voici ta Mère. » Mot à résonance étrange.
Jésus y a mis une inflexion unique.
Le verdict rendu par Pilate, bien qu'inique,
Dans le giron de la Genitrixil nous range.
Cantiques à la Vierge Marie (8)
Claudel en pensée a vu que la Vierge Sainte,
Poussée par un élan d’amour, de don de soi
Non démentis, ayant au Cœur la Croix étreinte,
Fut première au Calvaire, et son Roi y reçoit.
Se retournant vers son Fils qui n’en pouvait plus,
Qui par trois fois était tombé sur le chemin,
D’un geste majestueux, elle ouvrit bras et mains,
Dit aue retable de douleurs qu’est son Jésus :
« Maintenant ! Ici ! Nul besoin d’aller plus loin !
C’est maintenant ! Ici ! Ta mission s’achève.
À la face Du monde en ce lieu on t’élève.
Tu as sacrifié ta Vie plus que de besoin. »
Ce geste est le baiser dont la voici privée.
Elle assiste impuissante à ces préparatifs
De la mise à mort de ce singulier captif
Dont les derniers instants sont enfin arrivés.
À vrai dire, elle n’est pas du tout impuissante :
C’est la toute-puissance à jamais suppliante
Qui intercède avec son Fils à l’unisson
Pour que la Croix produise une riche moisson.
Aux fouets sans nom de la Flagellation
Et aux railleries du Couronnement d’épines
Succèdent les plaies de la Crucifixion
Et les moqueries des humains qui se mutinent.
Les bourreaux, eux, ne sont que des exécutants.
Ils ne sont pas là pour faire du sentiment,
Pour discuter si le fautif est innocent.
Quelqu’un dit : « Voyons si de la Croix il descend. »
C’est le jour de sa vie aigre-doux entre tous
Aux arrêts mêlés qu’elle accepte et ne repousse :
Les souffrances d’un Cœur qui est transverbéré
Et l’allégresse pour un peuple libéré.
Cantiques à la Vierge Marie (6)
« Mon Fils, aurai-je soin de toi comme une mère ?
Ou dois-je t’adorer plutôt comme Seigneur ?
Tu connaîtras, je le sais, des heures amères ;
Me voici prête à en endurer les frayeurs.
Dois-je t’allaiter ou plutôt chanter ta gloire ?
T’apporterai-je du lait ou des aromates ?
Dois-je choisir la Croix plutôt que la mangeoire ?
Par Amour, je viens à toi, non en automate. »
Marie dépose son Jésus dans le berceau
Qu’est l’Église muée dans le vaste vaisseau
De la Rédemption du genre humain entier
Par le Nazaréen, le Fils du charpentier.
Vous vous montrez à nous dans la chapelle axiale
Habile préposée à la vie ecclésiale.
Vous jetez alentours un regard protecteur
Qui, vers le ciel, est pour nous le fil conducteur.
Vous êtes, de Jésus, le vivant reliquaire,
Donnant son sens à mon existence précaire.
Ne permettez pas que de Dieu je me sépare,
De son intimité je veux prendre ma part.
Cantiques à la Vierge Marie (4)
L’armée des justes de la primitive Alliance,
Regroupés auprès du Sein d’Abraham, leur père,
Voient pointer enfin le jour de leur délivrance,
Ils retiennent tous leur souffle, car ils espèrent.
« Hâtez-vous ! Voyez que notre attente est trop dure
À porter, disent-ils à la Vierge Marie.
À vos décisions, chaque âme se confie.
Vous ratifierez le choix, nous en sommes sûrs. »
« Tu es la gloire de Jérusalem » la sainte,
« La joie d’Israël et l’honneur de notre peuple ».
« Et grâce à l’Esprit, tu vas devenir enceinte
Pour que le ciel par nous déserté se repeuple. »
Toutes les hiérarchies célestes au grand complet
Sont concentrées sur le lieu de Promission,
Où la vierge a reçu l'unique mission.
Donc qu’elle dise : « En ta Volonté, je me plais. »
Mais Gabriel reprend la parole : « L’Esprit
Viendra sur toi et son ombre te couvrira
Et du Fils de Dieu tu deviendras le pourpris.
Dieu est Saint, en tant qu’homme aussi il le sera.
Cantique à la Vierge Marie (3)
Les pommettes de ses deux joues rosissent à peine,
Surprise de savoir qu’on la proclame reine.
Tout lui apparaît sous un jour si naturel
Qu’elle entend le message, et voit ce qu’il recèle.
Immaculée dans sa conception, ornée
D’une sainteté hors pair, elle est qualifiée
Pour aimer le vouloir divin, se prosterner
Et accepter de mettre au monde un crucifié.
La Vierge se surprend, mais ne s’emballe pas :
Elle se tasse en se faisant toute petite,
Dans la dilection de Dieu elle s’abrite
Pour s’assurer que c’est bien un divin appât.
L’univers, même le temps, suspendent leur vol.
Partout, chacun retient sa respiration
En voyant s’accomplir cette aspiration
Des pécheurs, désireux de prendre leur envol.
L’espoir du monde se concentre à Nazareth,
Il dépend d’un mot, d’un seul, que doit prononcer
Myriam, et aussi de ce qu’elle veuille admettre
La vérité de ce qui lui est annoncé.
Cantique à la Vierge Marie (2)
C’est mystère pour moi qui ai toujours voulu
Accomplir en tout ta très sainte Volonté,
Mais je vois bien que tu me choisis par Bonté
Et que tu as jeté sur moi ton dévolu. »
L'annonce la surprend, car de devenir mère,
Nul n’avait évoqué ce sujet jusque-là.
Marie voulait vivre en restant dans le sillage
De son Dieu, disparaître, effacée, et se taire.
L’Esprit Saint a vu sa haute pureté
Et a préparé des épousailles mystiques.
Il savait que son Fils aurait pour sûreté
Un tabernacle alors déjà eucharistique.
Or, la voici tout de go qualifiée de Mère
De ce Messie dont la venue serait prochaine.
C’est l’Amour de Dieu pour ses fils qui se déchaîne
Apportant un terme à un état éphémère.
L’humanité était privée d’éternité.
La jeune fille va en son sein abriter
Notre Sauveur grâce à l’action du Paraclet
Corroborée dans les vertus qu’elle exhalait.
— 1 —
De toute éternité Dieu vous choisit pour être
Vrai paradis terrestre au tout nouvel Adam,
De celui par qui nous, les humains, recevons l’être,
Et qui du contingent gagnons le transcendant.
L’archange Gabriel, dans un flot de lumière,
Vient rencontrer la vierge, abîmée en prière,
Au lieudit Nazareth. Elle est dans sa chaumière.
Il lui annonce que sa lignée est princière.
Gabriel dit : « Voici que tu enfanteras. »
Aussitôt Marie a en mémoire l’oracle :
Du prophète Isaïe : « La vierge concevra
Un fils », dit l’Emmanuel. Elle croit au miracle.
Puis l’archange dit : « Il sera Fils du Très-Haut.
Il succédera au grand roi David, son Père,
Son règne s’étendra à la lignée entière
De Jacob, mais il ne fera pas de vieux os. »
Cette vierge, c’est elle, ô suprême évidence !
Elle l’est restée, et ce n’est pas qu’apparence.
Mais sa surprise va cependant s’exprimer
À haute voix, dans un dialogue avec l’Aimé :
« Comment cela peut-il être ? Je ne connais
Point d’homme ! J’épouse, il est vrai, Joseph sous peu
Mais que nous nous soyons engagés tous les deux
À rester chastes à tout jamais, tu le sais.